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Édition 2022 du Prix FFJ/Christian Polak


À partir de l'édition 2022, la FFJ a décidé grâce à Chistian Polak de décerner trois prix, suite au grand nombre de candidatures reçues. 

Composition du jury 2022


Premier prix : Sania Carbone (INALCO)

Titulaire d’une licence d’histoire de l’art et d’archéologie à l’Université Paris Sorbonne et d’une licence LLCER de Japonais à l’Inalco, Sania Carbone a obtenu en 2020 un master en sciences humaines à l’Université Métropolitaine de Tokyo et, en 2021, un master d’études japonaises à l’Inalco. Depuis, au sein de l’école doctorale n°265 et de l’IFRAE, elle poursuit ses recherches sur l’urbanisation au Japon à l’époque médiévale à travers l’étude du site archéologique de Hiraizumi.

Mémoire : L’urbanisation autour des complexes monastiques à l’époque médiévale

Sous la direction de Laurent Nespoulous (INALCO)

À partir des années 1960, la découverte et la fouille de la ville portuaire de Kusado Sengen (département de Hiroshima), suivie par celles de la ville sous le château d’Ichijôdani (Fukui), ont prouvé la nécessité de recourir à l’archéologie pour étudier les villes médiévales. Depuis, les fouilles archéologiques se sont multipliées dans tout l'archipel, enrichissant considérablement nos connaissances sur l'urbanisme à l'époque médiévale. Cependant, un phénomène reste encore peu étudié par les archéologues : celui de l'urbanisation autour des grands complexes monastiques. Pourtant les vestiges exceptionnels de routes pavées, de murs en pierre, d'habitat, mis au jour sur les sites du Binman-ji (Shiga), du Negoro-ji (Wakayama) ou du Heisen-ji (Fukui) nous prouvent que ces temples étaient entourés d’une agglomération étendue, à la structure complexe et abritant une grande diversité d’activités. Ainsi, en s’appuyant sur les résultats des fouilles archéologiques menées sur ces trois sites, ce mémoire interroge le rôle des temples dans le développement urbain de l’époque médiévale et de l’époque d’Edo.


Deuxième prix : Lise Bénézet (Université Paris Cité)

Intéressée par la poésie waka du début et du milieu de l’époque de Heian, Lise Bénézet a obtenu en 2021 son diplôme de master en Langue et Littérature japonaises à l’Université Paris Cité après avoir passé un an au Japon (Université du Kansai). Dans la continuité de ses recherches de master, elle prépare actuellement une thèse sur les séries poétiques d’Izumi Shikibu au sein de l’Ecole Doctorale 131 sous la direction de Daniel Struve (CRCAO).

Mémoire : Les “Cinquante poèmes“ d’Izumi Shikibu : L’absence comme matière poétique

Sous la direction de Daniel Struve (CRCAO)

Ce mémoire propose une traduction suivie d’un commentaire des « Cinquante poèmes » d’Izumi Shikibu (fin Xème-début XIème), dame de cour célèbre pour son talent poétique et sa vie tumultueuse. Composés après la mort de son amant le prince Atsumichi (981-1007), cette série complexe traite de la disparition de l’être aimé au travers de cinq sections correspondant à différents moments d’une journée passée à pleurer le défunt. Le traitement poétique de l’absence constitue l’objet du travail de Lise Bénézet qui mène notamment une analyse de la spatialité et de la temporalité des « Cinquante poèmes » mais aborde également la question de l’inscription de ces derniers au sein du canon littéraire de l’époque de Heian ainsi que celle de leur dimension transtextuelle. Mettant en évidence les caractéristiques innovantes de la série d’Izumi Shikibu, cette étude interroge la catégorisation habituelle des « Cinquante poèmes » en tant que poèmes de deuil (banka) et ouvre une réflexion sur le lien unissant le désœuvrement (tsuredzure) et la création poétique.


Troisième prix : Françoise Hallez (Université Libre de Bruxelles)

Fraîchement diplômée de la faculté d’architecture ULB La cambre-Horta, à Bruxelles en Belgique, Françoise Hallez eu l’occasion de faire une année d’échange au Japon, à Tokyo plus précisément. Lors de cette année d’échange elle a étudié l’architecture à la ‘’School of creative science and Engineering’’ de Waseda. Elle a également eu l’occasion de pratiquer l’architecture en tant que stagiaire au sein de l’agence KKAA (Kengo Kuma and Associates) dans les bureaux de Tokyo. C’est suite à ces expériences à la fois théoriques, pratiques et personnelles qu'elle a pu développer ce sujet de mon mémoire.

Mémoire : La place de l’escalier au Japon. Analyse de cas publics et privés

Sous la direction de Salvator-John A. LIOTTA (Université Libre de Bruxelles)

L’escalier est un élément architectural étudié depuis plusieurs siècles déjà, que ce soit pour ses qualités architecturales (avec Palladio, Alberti, etc) mais aussi pour ce qu’il représente au sein de la société (échelle sociale, escalier du savoir, la montée vers les dieux, etc). Cette analyse à laquelle nous sommes habitués se porte essentiellement sur une pensée occidentale de la société, mais qu’en est-il du cas japonais? Existe-t’il ce genre de métaphore ou encore d’organisation spatiale reliée directement à cet élément?

C’est par l’étude de projets à la fois publics et privés que ces questions vont être abordées. Grâce à cette variété d’échelles, l’analyse se veut la plus complète possible, traitant entre-autre à la fois du sujet de l’organisation spatiale ainsi que sociale, mais aussi leurs évolutions à travers le temps.

Ainsi nous pourrons voir, par exemple, que la maison japonaise, autrefois organisée essentiellement en rez-de-chaussée avec quelques différences des niveaux (pour mettre en avant les endroits les plus importants, comme avec le Tokonoma), va se ré-organiser une fois l’introduction de l’escalier (à une échelle populaire) et pourra même ensuite être repensée tout autour de ce-même élément simple.

La recherche s’est effectuée à la fois en étant sur place, via la visite des lieux, d’éléments d’architecture, de compréhension des us et coutumes, mais aussi et surtout de manière théorique via la recherche, la lecture, etc. A cela s’ajoute un reportage photographique ainsi qu’un dessin des différents projets architecturaux analysés afin de pouvoir les comprendre au mieux.