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Édition 2021 du Prix FFJ/Christian Polak


Lauréat : Hugo Trevisan (EHESS)

Après une double licence en Sciences du Langage et en Allemand à l’Université Paris 3 et une année au Japon, Hugo Trevisan a obtenu en 2020 un master en Sciences Humaines et Sociales, mention Anthropologie à l’EHESS. Il complète sa formation par un second master de Sciences Sociales cohabilité par l’EHESS et l’ENS, et prépare un projet de thèse sur le christianisme évangélique au Japon, en particulier sous l'angle du rapport entre organisations religieuses et sphère publique.

Mémoire : Pratiques rituelles charismatiques et négociations des transformations socioculturelles. Ethnographie d’une Église pentecôtiste japonaise aux Yaeyama (Okinawa)

Sous la direction de Yannick Fer (CNRS)

Ce mémoire s’intéresse au sujet peu exploré du christianisme charismatique japonais, qu’il saisit à la lumière du débat sur les « nouveaux mouvements religieux » au Japon. À partir d’une enquête ethnographique auprès de l’Église de l’Esprit de Jésus à Ishigaki (préfecture d’Okinawa), ce mémoire interroge les formes de sociabilité déployées dans l’Église, les pratiques de ses membres, les dispositifs institutionnels d’autorité pastorale ou encore les rapports entre engagements religieux et trajectoires sociales. Il montre la place importante accordée dans la communauté ecclésiale aux relations familiales et à l’entretien d’une « parenté chrétienne ». À partir de l’observation des rituels de l’Église, il analyse comment l’efficacité de ceux-ci repose sur l’institution ecclésiale, représentée par les pasteurs, qui se distinguent des fidèles soumis à leur autorité. Enfin, ce mémoire explore la façon dont la conversion puis le maintien de l’engagement religieux sont situés socialement et repère un triple lien entre ascension sociale, mobilité géographique hors de l’île d'Ishigaki et abandon de la pratique religieuse.


Mention spéciale : Grégoire Jouclas (INALCO)

Titulaire d’un master de l’Inalco en langue et littérature japonaises, Grégoire Jouclas s’intéresse à l’histoire intellectuelle du Japon moderne et contemporain. Il a fait une partie de ses études à l’université Bordeaux-Montaigne ainsi qu’à l’université préfectorale d’Osaka. Il compte s’engager dans une thèse sur le parcours intellectuel de Watsuji Tetsurô.

Mémoire : Du matérialisme historique au concept d’aidagara. Analyse d’une appropriation des idées marxiennes par Watsuji Tetsurô

Sous la direction d'Emmanuel Lozerand (INALCO)

Considéré comme un penseur nationaliste et conservateur, il est peu connu que Watsuji Tetsurô (1889-1960) s’est servi des écrits de Marx comme d’un socle lui permettant d’établir et de justifier l’élément le plus fondamental de son système éthique : le concept d’interrelation (aidagara), qui structurerait selon lui l’existence humaine. Par un travail d’analyse des textes et de recontextualisation, Grégoire Jouclas a souhaité montrer comment, notamment par le truchement de la philosophie hégelienne, la philosophie marxienne rejoint l'idéologie nationaliste dans l'éthique watsujienne.