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Édition 2021 du Prix Shibusawa Claudel
Lauréats - Volet français


César Castellvi (EHESS)

César Castellvi est docteur en sociologie de l’EHESS et maître de conférences en études japonaises à l’Université de Paris (CRCAO UMR 8155). Ses recherches portent sur les transformations de l’espace public, les effets des technologies numériques sur les pratiques journalistiques et la défiance à l’encontre des médias dans le Japon contemporain.

Thèse : « Le journaliste et son entreprise au Japon : étude sociologique du travail et des carrières dans un modèle professionnel en mutation »

Sous la direction de Florent Champy (CNRS)

Cette thèse porte sur l’évolution des relations entre les reporters de la presse quotidienne japonaise et les entreprises dont ils sont salariés. À la croisée de la sociologique interactionniste des professions, de la sociologie de la presse et de la sociologique économique, elle prend appui sur une enquête de terrain centrée sur la rédaction d’un grand quotidien national, l’Asahi Shimbun, le deuxième plus grand journal au monde de par le nombre de ses lecteurs. Le journalisme de presse au Japon est en effet organisé autour d’un élément central : l’entreprise de presse. De grandes entreprises s’occupent de la formation professionnelle et protègent les reporters de la concurrence, en les intégrant à leur marché du travail interne et en contrôlant l’accès aux sources permettant l’exercice de l’activité. En retour, elles attendent des reporters un engagement fort et l’acceptation d’une appropriation de leur travail par l’entreprise. Ces éléments forment la logique organisationnelle du journalisme japonais.Le premier objectif de cette thèse est de décrire les principaux traits de ce modèle, tout en montrant comment coexistent des éléments relevant d’une logique de métier. Le second est d’analyser les conséquences de deux grands mouvements. Propre à l’industrie de la presse, le premier concerne l’évolution du lectorat et les transformations éditoriales auxquelles procèdent les entreprises afin d’y répondre. Le second, qui touche plus largement le monde du travail japonais, renvoie aux transformations de la place de l’entreprise dans la société.Des observations menées pendant trois ans au sein de la rédaction du journal, des entretiens qualitatifs et l’analyse de données statistiques d’origine institutionnelle permettent d’analyser les carrières et la division du travail, et de voir par quelles évolutions concrètes se traduit l’effritement de la logique organisationnelle.

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Édouard L'Hérisson (INALCO)

Après un master à l’université d’Aix-Marseille, Edouard L’Hérisson a entamé une thèse à l’Institut national des langues et civilisations orientales. Au cours de ses recherches doctorales, il s’est intéressé à la place du shintō dans le processus d’expansion du Japon en Mandchourie et a notamment été chercheur invité au Centre de recherche sur les documents non-écrits (Himoji shiryō kenkyū sentā, université de Kanagawa) en tant que chercheur invité. Il a également été Attaché temporaire d’enseignement et de recherche à l’université d’Aix-Marseille. Actuellement jeune chercheur à l’Institut français de recherche sur l’Asie de l’Est (IFRAE/UMR 8043) et chercheur associé à l’Institut de recherche sur l’Asie (IrAsia/UMR 7306), il poursuit son étude de la propagation du shintō au sein de l’espace impérial et de l’expansion des nouveaux mouvements religieux japonais modernes et contemporains.

Thèse : « Trajectoires shintō et construction de la Mandchourie japonaise : spatialisation religieuse, expansion de l’empire et structuration du shintō moderne »

Sous la direction de Mickael Lucken (INALCO)

Le shintō moderne est souvent réduit à un système rituel unifié, centré sur des sanctuaires perçus soit comme avatars du shintō d’État, soit comme lieux de culte populaires. Cette lecture est davantage encore mise en avant dans le cas de l’expansion japonaise en Asie. L’ambition première de cette thèse est de montrer deux aspects qui sont en fait complémentaires et participent de la dynamique impériale de la première moitié du XXe siècle. Contrairement aux lectures qui nient l’authenticité du shintō moderne, elle vise ainsi à prouver que ce dernier constitue un système religieux généalogiquement cohérent dont l’expression moderne est caractérisée par une dynamique de projection impériale, voire universelle, centrée sur des nouvelles doctrines panthéistes. L’étude s’appuie sur trois parcours de leaders shintō impliqués dans la construction de la Mandchourie japonaise : Matsuyama Teizō 松山珵三 (1878-1947), Deguchi Onisaburō 出口王仁三郎 (1871-1948) et Kakei Katsuhiko 筧克彦 (1872-1961). Ces trois cas permettent de mettre en lumière trois modalités de rencontre avec l’espace mandchou, perçu dans sa dimension diatopique, et autant de processus de spatialisation de cette région. Il est ainsi possible de comprendre en quoi ces prédicateurs shintō sont à la fois mus par, et moteur de, la dynamique impériale dans les territoires s’étirant de la péninsule du Liaodong à la frontière de la Mongolie Extérieure. L’espace fluide qu’est la Mandchourie japonaise apparaît dès lors comme la cible d’appropriations religieuses et coloniales au sein desquelles s’entrelacent les ambitions individuelles et étatiques.

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-> Résultats du volet japonais 2021