Programme de recherche 5
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Histoires à travers les Frontières (2015-)


Description du programme

Promouvoir l'historiographie japonaise en Europe n'a jamais été une tâche facile. Pendant longtemps, le Japon a été considéré comme un lieu distant voire périphérique, comparé aux expériences centrales de l'historiographie européenne, et écrit principalement par des spécialistes des études régionales reflétant différentes perspectives nationales. En même temps, il est vrai qu’au long de toutes ces années, les études japonaises ne sont jamais restées à l’écart des préoccupations des historiens européens. L'existence de divers centres de recherche sur le Japon en France, en Allemagne, au Royaume-Uni et en Italie témoigne de la continuité et du développement constant de cet intérêt. 

Dans une ère de mondialisation progressive où un nombre croissant de populations ont des liens avec les réseaux de personnes, d'objets, d'idées et de lieux à travers le globe, il est devenu urgent au Japon également, pour les chercheurs en sciences sociales, de comprendre les processus historiques qui ont contribué à créer, multiplier et intensifier les interdépendances et les échanges à l’échelle du monde, et d'aborder l'histoire du monde d'une manière compréhensive. En retour il est d'une importance vitale en Europe de situer et de comprendre l’historiographie japonaise dans un contexte global, par-delà le cadre des Etats-nations modernes, de la dichotomie territoire européen/extra-européen ou encore de celle du centre/périphérie.

Créé à l'occasion de la réunion du conseil scientifique de la Fondation France-Japon de l'EHESS en mars 2014, le programme de recherche Histoires à travers les frontières vise à renforcer des projets franco-japonais étendant l'approche nationale à une perspective globale.
  • Le premier axe du programme « Histoire » consiste à faire un état des lieux, c’est-à-dire à cartographier des projets ou des infrastructures existantes à l'intérieur et à l'extérieur de l'EHESS.
  • Le deuxième volet est d’organiser une série des conférences en invitant des chercheurs, principalement des historiens japonais (spécialistes ou non du Japon) et des historiens du Japon.
  • Le troisième axe du programme « Histoire » est de coopérer avec des institutions extérieures non-spécialistes du Japon afin de construire un réseau franco-japonais voire nippo-européen.



Evènements

PARIS, 6-10 JULY 2015
The 14th International Conference on the History of Science in East Asia (14th ICHSEA) will take place in Paris, 6-10 July 2015. It is organised under the auspices of the Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS), on behalf of the International Society for the History of East Asian Science, Technology and Medicine (ISHEASTM).

The conference is the latest in a series of major international meetings that have taken place in Europe, East Asia and America since 1990. It will bring together researchers from all over the world to present and discuss their latest research relevant to the history of science, technology and medicine in East Asia from antiquity up to the present day.

Panels and plenary lectures will address the theme of the Conference, “Sources, locality and globalisation: science, technology and medicine in East Asia”.  But proposals for panels and individual presentations relating to the wider area covered by this series of conferences are also warmly encouraged.
 
 


Jeudi 12 février 2015, Paris
Série de conférences Histoires à travers les frontières
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Titre : "Justice, procès de crimes de guerre et sortie de guerre en Asie orientale"
Conférencier : 
Barak Kushner (Université de Cambridge)
Date : Jeudi 12 février 2015 de 18h à 20h
Lieu : École des hautes études en sciences sociales (190 Avenue de France 75013 Paris), salle 638
Discutants : 
Guillaume Mouralis (CNRS), Samia Ferhat (Université Paris Ouest Nanterre La Défense), Alain Delissen (EHESS)
 
Le but de cette conférence sera d’abord de présenter le déroulement de procès de crimes de guerre moins connus, quoique tout aussi importants, dont il est rarement fait mention en Occident. Il ne sera pas question des crimes de guerre de classe A, jugés lors du Procès de Tokyo et sur lesquels existent déjà de nombreux travaux, mais des 5 700 individus inculpés dans environ 2 244 dossiers jugés à l’occasion de 49 procès à travers toute l’Asie orientale de 1946 à 1954, puis à nouveau dans 45 dossiers instruits par les communistes chinois en 1956. Ces procès concernent les crimes de guerre de classe B et C. Il s’agira d’analyser la nature des poursuites pour crime de guerre en Asie orientale et ce qu’elles représentaient, de voir dans quelle mesure elles différaient de leurs équivalents européens et comment la rivalité entre Chinois et Japonais s’accompagna d’un affrontement sur la scène internationale au sujet de ces crimes. 
Dans le même temps, nous tenterons de mettre en lumière la façon dont cette question a évolué en Chine, à Taiwan et au Japon après 1950, et les traces laissées par ces procès. Le fait que cette question continue de provoquer la fureur de la droite japonaise et de susciter de vives émotions en Chine montre que, pour comprendre la situation actuelle dans la région, il est nécessaire, de revenir d'abord sur les processus par lesquels l’autorité se trouva légitimée sur les ruines de l’empire japonais. Les procès de crimes de guerre constituèrent un microcosme de cette histoire.

Barak KUSHNER enseigne l’histoire du Japon moderne à la Faculté des Études d’Asie et du Moyen-Orient de l’Université de Cambridge. Il a publié de nombreux articles et contributions, ainsi que trois ouvrages : Men to Devils, Devils to Men: Japanese War Crimes and Chinese Justice (Harvard University Press, 2015); Slurp! A culinary and social history of ramen - Japan's favorite noodle soup (Brill, 2012) ; ainsi queThe Thought War - Japanese Imperial Propaganda (Hawaii, 2006). Il a récemment lancé un projet quinquennal financé par le Conseil européen de la recherche intitulé « The Dissolution of the Japanese Empire and the Struggle for Legitimacy in Postwar East Asia, 1945–1965 ». 
 


Samedi 10 janvier de 10h à 13h
Titre : "Rapatrier les prisonnies de guerre : la politique des Alliés et l'action humanitaire du Comité international de la Croix-Rouge, 1918-1929"Lieu : EHESS (190 Avenue de France 75013 Paris), salle 638 Présentation : Hazuki Tate (EHESS)



5 Nov - 4 Déc 2014, Paris
Série de conférences d'
Atsushi MIURA (Université de Tokyo), professeur invité à l'EHESS, sur l'histoire croisée de la peinture moderne en France et au Japon
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Mercredi 12 novembre 2014 de 15h à 17h
«Les peintres japonais à Paris entre 1878 et 1914»
dans le cadre du séminaire d'Eric MICHAUD «
Figures de l’homme nouveau, entre révolution et conservatisme (XIXe-XXIe siècles
Lieu : EHESS (105 bd Raspail 75006 Paris), salle 2

Jeudi 13 novembre 2014 
de 9h à 12h
«Assimilation et diffusion réciproques des cultures française et japonaise à l'époque moderne et contemporaine» 
avec les interventions de Yoko TSUCHIYAMA (EHESS), de Léa SAINT-RAYMOND(ENS), de Deborah LEVY (Paris 8) et de Sabine PASDELOU (Paris 10)
Lieu : EHESS (190 av de France 75013 Paris), salle 662 (6ème étage)

Mercredi 19 novembre 2014
 de 18h à 20h
«Les modalités de l'écriture dans la peinture française de la seconde moitié du XIXe siècle - sous rapport de l'art japonais et du japonisme»
Conférence organisée par la Fondation France- Japon de l’EHESS. 
Discutante : 
Béatrice FRAENKEL (EHESS)
Lieu : EHESS (190 av de France 75013 Paris), salle 638 (6ème étage)

JEUDI 20 novembre 2014 de 11h à 13h
«Raphaël Collin, entre le Japonisme et la peinture japonaise moderne»
dans le cadre du séminaire de Brigitte DERLON «
Art et appropriation : bilan anthropologique»
Lieu : EHESS (105 bd Raspail 75006 Paris), salle 8
 

 
Mercredi 4 juin de 18h à 20h, Paris
Conférence inaugurale 
du PR5
 
 
Titre : "L'histoire transnationale et le Japon"
Lieu : EHESS le bâtiment Le France (190 Avenue de France 75013 Paris), Auditorium (L-1) 
Conférencier : 
Sheldon Garon
, Université de Princeton 
Discours d'ouverture de Pierre-Cyrille Hautcoeur, EHESS 
Intervenants : Alessandro Stanziani, EHESS ; Jean-Frédéric Schaub, EHESS ; Bernard Thomann, INALCO ; Sébastien Lechevalier, EHESS, modérateur
 
 
L'histoire globale ou transnationale est aujourd'hui une des branches les plus fécondes des recherches historiques. Les historiens transcendent les récits nationaux pour retracer les mouvements des peuples, des idées et des institutions au-delà des frontières nationales. Cependant, l'histoire transnationale est encore centrée sur le monde atlantique. L'exclusion de l'Asie de l'Est, et en particulier du Japon, montre des lacunes flagrantes. Les pouvoirs publics, les entrepreneurs et les réformateurs dans le Japon moderne comptent pourtant parmi les principaux investigateurs transnationaux comme en témoigne l'intérêt porté à l'observation des pratiques venues de l'Occident. Le monde au XIXème et au XXème siècle reposait sur un intense réseau d'interconnexions. En Occident aussi l'observation des pratiques nationales entre pays était courante. Sur ce marché international des idées, le Japon a joué un rôle déterminant en tant que preneur, mais également en tant que producteur de connaissances transnationales. En retour, les pays occidentaux ont étudié les modèles japonais de mobilisation nationale, de même que d'autres pays d'Asie le feront plus tard au cours du XXème siècle.

Sheldon Garon, titulaire de la chaire Nissan d’Histoire et d’Études sur l’Asie orientale de l’Université de Princeton, étudie le Japon moderne et contemporain; il s’intéresse aux relations entre l’Etat et la société, aux liens entre la culture et les comportements économiques de la population, et situe le Japon dans une histoire mondiale et transnationale des idées et des institutions. 
 
La conférence sera basée sur ses recherches récentes, l'une portant sur l'histoire transnationale de la dépense et de l'épargne, et l'autre sur l'histoire transnationale du "front domestique" au Japon, en Allemagne, en Grande-Bretagne, et aux États Unis durant la seconde guerre mondiale. 

Cet événement est organisée avec le concours des Cercles de formation de l'EHESS, du Réseau Asie et Pacifique, et du GIS Asie. La langue de la conférence est l'anglais.