Publications Newsletter Lettre 2013-2
La lettre de la Fondation France-Japon de l'EHESS

No 2013-02
Juillet 2013


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1- Editorial 

«Abenomics»
Par Sébastien Lechevalier (EHESS)

 
Il y a bien longtemps que la politique économique japonaise n’avait pas attiré une telle attention dans le monde : en quelques mois, « Abenomics », est devenu un étendard pour ceux qui pensent qu’il est possible de dépasser les très fortes contraintes pesant sur les marges de manœuvre de politique économique nationale, notamment en Europe.
Abenomics vise en effet à promouvoir la croissance et sortir de la déflation par la conjonction de 3 éléments : une politique monétaire très accommodante, une politique fiscale flexible et une stratégie de croissance en lieu et place de la sacro-sainte réforme structurelle.
Les premiers résultats ne se sont pas fait attendre puisque, dans un premier temps, le yen s’est déprécié par rapport au dollar de 25%, l’indice Nikkei a augmenté de 50% et la croissance du PIB au 1er trimestre a été de 3,5% en rythme annuel !Cependant, depuis le mois de mai, on constate une volatilité accrue au niveau des taux de change – qui dépendent fortement de la politique menée aux Etats-Unis – et de la bourse rendue nerveuse par les craintes émises concernant la dette. D’où l’émergence de doutes sur l’impact d’Abenomics dans le moyen-long terme.
Que peut-on en espérer dans le futur ? Il est prudent de ne pas trop en attendre dans la mesure où il est certain que tous les objectifs ne pourront pas être atteints. Par exemple, il est peu probable que la cible d’inflation de 2% soit atteinte dans un horizon de 2 ans. Cependant, il est intéressant de noter plusieurs points positifs, l’impact positif sur les anticipations des agents ou la tentative de dépasser la contradiction entre politique de relance et politiques structurelles. L’incertitude est grande en revanche sur deux points. D’une part la soutenabilité de la dette publique. D’autre part, l’engagement sur les réformes structurelles. Concernant ce dernier point, un critère important sera l’engagement du Premier Ministre Abe dans le TPP (Trans-Pacific Partnership). Celui-ci pourrait entrer en contradiction avec un autre agenda, celui de la réforme de la Constitution japonaise, qui ne manquera pas de ressurgir après les élections de cet été. Surtout, le gouvernement ne peut pas faire l’économie d’une réflexion critique sur le contenu des politiques de réformes structurelles. De ce point de vue, dans le contexte où la déflation a des causes structurelles liées à la stagnation des salaires depuis 15 ans (Canry et al., 2010), le gouvernement japonais n’atteindra ses objectifs que s’il a le courage de lancer une vraie politique des revenus.
 

2- Actualité des programmes de recherche

EJARN 2013 meeting in Paris
« Towards better and deeper relations between Europe and Japan » (Paris, 24 & 25 June 2013)


3- Rapport de l’évènement 

SASE meeting 


4- Entretien

«Question à Masayo FUJIMOTO»
Masayo Fujimoto
 
  
Comité éditorial: 
Kae AMO, Sébastien LECHEVALIER, Adrienne SALA