Recherche FFJ Research Statement Yoichi MINE

Yoichi MINE



Preventing violent conflict in Africa

Yoichi Mine est professeur à l'Université de Dôshisha et collaborateur invité à l’Institut de Recherche de la JICA. Son domaine de recherche recouvre la sécurité humaine, l’économie du développement et l’étude du continent africain. Il a récemment dirigé la rédaction d’un ouvrage sur l’économie politique africaine, « Preventing Violent Conflict in Africa: Inequalities, Perceptions and Institutions (Palgrave, 2013) ». Ses co-éditeurs sont Frances Stewart (Université d'Oxford), Sakiko Fukuda-Parr (The New School), et Thandika Mkandawire (LSE). Ce livre innovant explore les chemins de la prévention de conflits et aborde la subjectivité politique, comparant les différents types d’inégalités horizontales et d'institutions politiques africaines.



Après la fin de la Guerre Froide, l’Afrique a été secouée par une série de violents conflits, dont le génocide du Rwanda, les terribles guerres civiles et tragédies humaines dans des pays comme la RDC, le Libéria, la Sierra Léone, la Côte d’Ivoire, la Somalie, le Soudan et d’autres régions du continent. Des situations encore fragiles persistent, malgré les progrès de la démocratie électorale dans la majorité des pays africains depuis le début du siècle. La consolidation de la paix en Afrique, si elle est réalisée, lancera un signe d’espoir aux nations en post-conflit dans d’autres régions du monde.

Ce livre souligne l’importance des inégalités horizontales (IH) dans les causes de conflit violent en Afrique. Ces IH peuvent être définies comme des inégalités multidimensionnelles (socio-économiques, politiques et culturelles) entre des groupes, plutôt que des individus, circonscrits selon des critères tels que la religion, la langue, la culture, la race, la situation géographique, etc. Le continent africain a été le terrain d’une croissance économique rapide, de plus de 5% en moyenne durant la première décade du 21ème siècle, portée par la forte demande des économies asiatiques pour les produits primaires africains. Si cette expansion économique donne aux populations les moyens potentiels d’une amélioration de leur quotidien, ce processus a également tendance à polariser la société africaine en pôles de croissance et périphéries stagnantes, ce qui intensifie les IH multidimensionnelles entre groupes et régions favorisés et défavorisés.

Pourtant, les gens agissent, non sur la base de données statistiques sur des inégalités dont ils ne sont peut-être pas conscients mais suite à ce qu’ils perçoivent comme des injustices. Ce livre analyse les résultats de sondages originaux portant sur environ 3700 répondants dans différentes villes d’Afrique et révèle les nettes divergences entre les inégalités objectives et les perceptions subjectives des individus. Les auteurs étudient les expériences de différents pays regroupés par paires et tentent d’expliquer les raisons pour lesquelles des pays avoisinants, partageant des chapitres d’histoire, ont parfois pris des chemins opposés de paix ou de conflit. Associant une analyse quantitative et une anatomie qualitative des évènements historiques de conflit et réconciliation au Rwanda, Burundi, Ghana, Côte d’Ivoire, Afrique du Sud, Zimbabwe, Uganda, Tanzanie, Kenya et Nigéria, cette étude propose un éventail de recommandations pour les acteurs de la politique du développement. Cet ouvrage aborde également le sujet des choix institutionnels et démontre qu’une décentralisation et un partage du pouvoir effectifs sont des facteurs clés pour la stabilité politique en Afrique.

La version anglaise des Directives de l’Institut de Recherche de la JICA (Japan International Cooperation Agency) fondées sur les résultats de l’analyse de cet ouvrage peut être téléchargée sur le site suivant.
http://jica-ri.jica.go.jp/publication/assets/JICA-RI_PB_No.8_2013-EN.pdf

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