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Triangulations et détours dans les études africaines et islamologiques au Japon

(depuis 2018)

L'objectif de notre projet est de rendre compte du travail de décloisonnement des recherches en aires culturelles à partir de la pensée de la triangulation de Junzo Kawada. Nous visons ainsi à mettre en discussion l’œuvre de Kawada, à travers la traduction de ses textes et les applications méthodologiques qui peuvent en être faites sur différents terrains. Le collectif d’étude qui porte ce projet à la Fondation France-Japon de l’EHESS (FFJ) réunit des chercheurs en formation et confirmés (voir « composition de l’équipe »), dont les trajectoires d’étude associent des paradigmes de savoirs et des expériences d’enquête entre le Japon, la France et diverses sociétés en Afrique et/ou dans le monde musulman. Plutôt que d’assigner chacun à une identité linéaire entre son cadre national de formation universitaire initiale et son domaine cible de spécialité, ce collectif cherche à considérer les angles ouverts par des positions tierces impliquées de manière significative dans la construction de questionnements, la collecte d’informations et la production d’interprétations.

Poursuivant les dynamiques d’étude animées à la FFJ, d'une part sur les relations Afrique-Asie (programme CRAA-ETRE soutenu par PSL IRIS-Études Globales, 2015-2019), d'autre part sur le capitalisme en pratique dans le monde musulman (programme « Global Islamic Market: Asian Perspectives on the Diversity of Capitalism », 2018-2019), ce collectif fonctionne d’abord comme un atelier de lecture, visant à rassembler une série de textes publiés par des auteurs japonais ayant étudié des sociétés d’Afrique ou des sociétés d’islam. Ces publications ont fait l’objet de peu de diffusion et de très peu de prise en considération hors des milieux académiques japonais. Il s’agit de comprendre les positionnements méthodologiques et théoriques de ces chercheurs. Selon les périodes, leurs réflexions font écho à différentes orientations prises par le Japon à l’égard de ses relations au reste du monde, notamment par des politiques de coopération technique attentives à ne pas imposer un modèle, mais à tenir compte des savoir-faire locaux, sans perdre de vue des stratégies d’exportation.
 


Équipe de recherche

Table ronde et Side event à l'ICAS 12
"Seeing the world in ‘triangulation’: Research on Africa and Islam via Japan, in the wake of Junzo Kawada and Ippei Tanaka"

26-27 août 2021, Paris-Aubervilliers
En partenariat avec le GIS Asie, le GIS Afrique, l'IIAS, le Campus Condorcet et la Kyoto Seika Unversity.

Intervenants : Kae Amo (Kyoto Seika University), Mohamed Belhadj (CéSor/CCJ-EHESS), Éloi Ficquet (CéSor-EHESS), Frédéric Joulian (Centre Norbert Elias-EHESS), Sébastien Lechevalier (FFJ-EHESS), Sakiko Nakao (Kyoto Seika University, CAACCS), Yana Pak (CETOBAC-EHESS), Oussouby Sacko (Kyoto Seika University), Clémence Schantz (IRD), Aurélie Varrel (GIS Asie), Mayuko Yamamoto (CESPRA-EHESS).

>>Programme<<

Séminaire EHESS 2019/2020
"Aires culturelles à l'épreuve : transversalités, déconstructions, reconstructions"

Kae Amo, Éloi Ficquet, Sakiko Nakao, Mayuko Yamamoto

Les recherches sur les aires culturelles se sont longtemps fondées sur des représentations géographiques et politiques pensées à partir de l’Occident, divisant la surface terrestre en vastes ensembles territoriaux pour y agglomérer des ensembles sociaux très diversifiés. Des collections très sophistiquées de particularismes ont été ainsi constituées, tout en étant associées à des dispositifs de compréhension généralistes, potentiellement réducteurs. De plus, en concentrant sur elles-mêmes l’exercice de l’autorité savante, ces recherches reposaient sur des organisations inégalitaires, au détriment des détenteurs originaux des savoirs. Aujourd’hui des nouvelles dynamiques de production, de circulation et d’échange de connaissances émergent en franchissant les frontières étatiques, les barrières culturelles et les structures académiques. Ainsi, un nombre croissant d’universitaires africains trouvent à étudier et être employés dans différents établissements à travers toute l’Asie. Réciproquement, de plus en plus de chercheurs des différentes régions d’Asie travaillent dans les pays d’Afrique sur une large gamme de questions. Ces interactions et transversalités complètent, voire concurrencent, les modes d’enquête, d’analyse et de diffusion constitués par les traditions occidentales de recherche. Ce séminaire cherchera à observer ces processus de renouvellement des pratiques et méthodes scientifiques. L’attention sera portée sur les phénomènes de standardisation et de multipolarisation qui contribuent à l’émergence de nouvelles formes d’acquisition, d’application et d’organisation des savoirs, sans invalider les modèles anciens, mais en redistribuant les ressources et les formes de légitimités.

>>Programme<<